De retour sur le devant de la scène depuis 10 ans, la Belgique a su se montrer solide avec sa génération dorée et a réussi en 2018 à atteindre une troisième place. Une épopée qui a amélioré la marque laissée en 1986 par la bande des Jean-Marie Pfaff, Enzo Scifo ou encore Éric Gerets. Désormais, l'équipe de Roberto Martinez arrive sur la fin de sa génération dorée et n'a toujours pas gagné de titre. 2022 se présente donc comme une dernière chance aux airs de chant du cygne.
Une dynamique en berne
Retrouvant la Coupe du monde en 2014 après une absence de 12 années de toutes compétitions européennes, la Belgique a repris des ambitions avec un quart de finale perdu face à l'Argentine (1-0). Un parcours similaire à l'Euro pour suivre avec une déception contre le Pays de Galles en quart de finale (3-1) et surtout une belle épopée en 2018 avec une troisième place acquise après un joli tournoi. Cependant, ce Mondial 2018 avait une saveur particulière pour la bande de Roberto Martinez. Avec des joueurs en forme, un parcours brillant et un style de jeu parfaitement établi, la Belgique avait atteint son apogée sans pour autant parvenir à obtenir une récompense à la hauteur des attentes. Absente du final four de la Ligue des Nations 2019 puis quart de finaliste de l'Euro 2020, c'est une Belgique en perte de vitesse qui avait terminé quatrième de la Ligue des Nations 2021.
Les Diables Rouges ont également manqué le Final Four en 2023 après une deuxième place en poules derrière les Pays-Bas. Des résultats récents en régression qui laissent planer le doute, surtout que la dynamique actuelle n'invite pas à la confiance. Si dans les buts, Thibaut Courtois reste très performant, la défense reste expérimentale. D'un côté, les vétérans Jan Vertonghen (35 ans) et Toby Alderweireld (33 ans) ont l'expérience, mais régressent physiquement, de l'autre Wout Faes, Arthur Theate, Zeno Debast et Leander Dendoncker apportent peu de garanties. Si l'entrejeu est plutôt solide avec Youri Tielemans, Hans Vanaken ou encore Axel Witsel pour le double pivot et que les rôles de pistons sont pourvus, devant les doutes sont nombreux, surtout pour deux cadres majeurs.
Des cadres en méforme
En pointe de l'attaque tout d'abord, Romelu Lukaku inquiète. L'attaquant prêté par Chelsea n'a plus joué depuis le 29 octobre dernier en club et compte seulement 29 minutes disputées depuis le mois d'août. Absent contre l'Égypte vendredi dernier, il devrait manquer le premier match de la compétition contre le Canada. «Victime d’une nouvelle rechute lors du match de l’Inter contre la Sampdoria samedi, Romelu Lukaku (29 ans) entame une course contre la montre pour pouvoir jouer à la Coupe du monde. Il semble exclu qu’il puisse être prêt pour le premier match, contre le Canada, du 23 novembre. Par contre, l’objectif est Belgique – Maroc du dimanche, 27 novembre ou éventuellement Belgique - Croatie du 1er décembre» expliquait la Dernière Heure au début du mois. Si cela semble coller, les Diables Rouges devront apprendre à vivre sans leur meilleur buteur (68 réalisations en 102 capes).
Outre "Big Rom", la Belgique doit composer aux incertitudes d'Eden Hazard. Âgé de 31 ans et miné par les blessures, le natif de La Louvière n'a disputé que 6 bouts de matches pour 1 but et 1 offrande avec le Real Madrid. Un apport faible pour l'ancien joueur de Lille qui reste malgré tout ambitieux même s'il est conscient que son équipe et lui même sont sur la pente descendante : «on était à notre pic en 2018. Moi, je joue un peu moins, Lukaku a été confronté aux blessures, notre défense a vieilli, mais tout le monde veut démontrer que l'on peut encore compter sur la Belgique.» Il ne serait d'ailleurs pas surpris de subir un déclassement : «si vous parlez de Leandro (Trossard), il fait une superbe saison. Il mérite plus que moi de jouer. Tant qu'il y a une bonne relation, ça sera bénéfique. Dès fois, on met un capitaine sur le banc, mais pas tout le temps, il faut lui demander (sourires). Jouer ensemble, on peut. Le coach fera ses choix. On va l'accepter. Si j'étais coach, je me mets sur le terrain. Ça ne serait pas mérité sur ce que j'ai fait ces deux dernières années. Sur ces quinze dernières années, oui. Je comprends le doute des gens.»
Une défaite embarrassante contre l'Égypte
Romelu Lukaku incertain, Eden Hazard loin de son meilleur niveau, le secteur offensif dépendra surtout de Kevin De Bruyne. Le milieu de terrain de Manchester City est en forme cette saison (3 buts et 13 offrandes en 19 matches) et son apport en sélection n'a eu cesse de grandir alors que celui d'Eden Hazard a baissé dans le même temps. Une belle prestation belge lors de ce Mondial au Qatar dépendra beaucoup de l'état de forme de Kevin De Bruyne. L'harmonie collective sera aussi très importante. Et celle-ci met du temps à arriver. Défiant l'Égypte en préparation avant la compétition vendredi dernier, la Belgique s'est inclinée 2-1 et n'a pas dissipé les doutes.
Pour autant, le sélectionneur Roberto Martinez s'est voulu mesuré même s'il a été déçu de la prestation de ses hommes : «c’était un match amical, ce n’était pas un match de Coupe de monde. On devait l’utiliser comme une rencontre préparative. Une défaite, c’est évidemment une déception au vu de la performance globale. L’Égypte mérite de gagner. Je ne suis pas content de notre performance. On se prépare depuis longtemps, c’était un moment important pour délivrer une bonne rencontre.» Défiant le Canada ce mercredi à 20h, la Belgique s'avance dans le flou malgré ses stars pour cette Coupe du monde 2022.
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